La Mure vers 1900

- Le Breuil
- La place des Casernes
- La rue des Fossés
- Grande Rue
- La rue du Nord
- La Place Auguste Perret
- Le Rondeau
- Vieille église
- Rue des Alpes

LA RUE DES FOSSÉS


En 1719, ordre avait été donné de supprimer les jardins existants, à l'extérieur des remparts entre les Capucins et la place de la Confrérie (docteur Béthoux). Ces remparts avaient été construits par Lesdiguières au moment du siège, il avait ensuite ordonné leur destruction.
Comme le Breuil, la rue des Fossés, a été ouverte pour le passage de la route royale Grenoble - Gap puis continuée jusqu'à la rue des Hers. En 1824, elle sera prolongée par le cours du Rondeau. En 1924 avec la création de l'Avenue Chion-Ducollet elle sera limitée entre la rue des Alpes et le Breuil.
Le lundi, la rue des Fossés recevait le marché des chèvres et des moutons.

Vues de la partie est
Il existe plusieurs cartes postales de cette entrée de La Mure animée par le passage des diligences ou le trafic des voitures hippomobiles amenant les touristes à l'hôtel Pelloux, célèbre par ses gratins de queues d'écrevisses.
La famille Pelloux est une des plus anciennes de La Mure, au 19e siècle, maître de poste et aubergiste. Avec Antoine, maître d'hôtel, l'auberge devient l'Hôtel Pelloux, en 1868 il prend la concession des carrières de Valbonnais pour 5 ans au prix de 170 francs/an. Il meurt en 1884 à l'âge de 60 ans.
Sa femme lui succède aux affaires et à la tête de la famille : 6 garçons et 2 filles. Seul le dernier garçon, Georges continuera dans l'hôtellerie, les autres seront dans le ciment. Le mariage de Georges, le 22 décembre 1896, avec Clémentine Pelloux, une parente va donner lieu à un fait divers qui fait partie de la légende de Chion-Ducollet que les Murois connaissent sous l'expression mariage de minuit, voici l'histoire racontée par Victor Miard :

Comme cette date avait été fixée par la famille et non par la mairie, celle-ci demanda qu'un don de quarante francs soit fait au profit du bureau de bienfaisance.
Les Pelloux, refusant de verser ladite somme, alors que le mariage devait, tout d'abord, être célébré par le premier adjoint, César Joubert, ce fut le maire qui voulut s'en charger.
Or, Chion-Ducollet prévint la famille Pelloux que la cérémonie ne pourrait s'accomplir qu'au moment où, sa journée de travail finie, il serait libre. Puis, il fit savoir, un peu plus tard, qu'elle aurait lieu à ... 11 heures 59 du soir.
Il y eut des protestations. Mais rien n'y fit. force fut au cortège de se rendre, dans la nuit, à l'hôtel de ville, sous les regards amusés ou réprobateurs des Murois, attirés par cet événement extraordinaire.
A l'heure dite, le maire arriva. Avec une courtoisie de circonstance -- comme il savait à l'occasion en user à l'égard de ses adversaires -- il unit les deux jeunes gens à la lueur blafarde d'une simple bougie !


De la difficulté de datation ! cette photo est datée 1880 par Bouillin et Wurmser, 1887 par Léon Caillet, en réalité elle ne peut pas être antérieure à 1892 en tenant compte de la présence des fils électriques. La maison Guillot n'est pas encore démolie pour permettre l'entrée à l'Eglise.
La diligence de Corps devant l'hôtel Pelloux.


La voiture hippomobile de l'hôtel pour les transports à la gare et les promenades.




Les cinq photos suivantes sont postérieures, aux alentours de 1900 .
L'hôtel Pelloux est devenu plus coquet avec une terrasse. (on voit une élégante devant l'entrée). De l'autre côté le café Savin avec sa terrasse.


Jour de marché - Le café Savin et une maison plus loin l'entrée à l'église.


Madame Pelloux devant l'hôtel, et avec Monsieur Pelloux sur la photo de droite.




Dans la cour intérieure de l'hôtel, Georges Pelloux entre ses deux aides, son épouse Emilie et leur filles dans la voiture.



Une photo, avec un peu plus de recul, plus récente, la maison Dellorenzzi a été rehaussée et la rue de l'Eglise semble encore étroite, ce qui nous donne 1906 à 1912.
La maison à l'angle avec la place Neuve (César Joubert) où est installé la Société Générale semble récente.
Dans les années 1930, l'hôtel sera démoli pour construire la maison Chardon.

Vues à partir du pied du Breuil



Vues de l'extrémité ouest


Peu avant la suppression de la fontaine du bas de la rue Murette (donc avant 1904).



La fontaine est supprimée


Une célébrité muroise : le peintre Pierre Pelloux

Maurice Pelloux, un des frères dont nous avons parlé plus haut, qui dirige l'entreprise de ciment, habite à ce qui est aujourd'hui le 33 avenue Chion-Ducollet. Le 9 décembre 1903 nait son troisième fils, Pierre. Celui-ci fait ses études primaires et secondaires à La Mure. En 1968, il confiera dans un entretien : "Je tiens à rendre un hommage particulier à mon premier et seul maître, M. Victor Miard, professeur au collège de La Mure. il a su conserver, développer avec intelligence et sensibilité mes premiers enthousiasmes."
La famille Pelloux vend la cimenterie en 1918. Maurice Pelloux s'installe à Saint-Fons dans la banlieue lyonnaise et prend la succession d'une entreprise de transport. Pierre entre à l'école des Beaux-Arts de Lyon, il a 17 ans.
On peut voir son oeuvre de peintre dans le livre de :
Danielle Stéphane, Pierre Pelloux, homme de l'ombre, 2007, Thalia Editions
Pierre Pelloux meurt le 26 octobre 1975 à Lyon.


En 1977, La Mure organise une rétrospective avec 38 peintures.
Le 11 juin, inauguration d'une plaque commémorative, apposée sur la maison natale du peintre par la ville et le syndicat d'initiative. Allocutions de M. Morel, maire, du docteur Mazauric et de René Deroudille.



La cimenterie du pont du Prêtre, 1928
Huile sur toile - 50 x 65 cm. Musée La Mure


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