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Commun
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LE COLLÈGE


1832, création d'une école secondaire avec pensionnat, dans des vieux locaux des Capucins achetés vers 1813. Malgré les réparations ces locaux vont être mal adaptés, insalubres, le préfet qualifiera, en 1886, les lieux de "taudis".
1882, la construction d'un collège est votée par le Conseil municipal. En 1883, les plans et devis (300 000 F) sont dressés et approuvés. L'état accorde à la Ville une subvention de 149 500 F.
1884-85, la nouvelle municipalité revient sur la décision de construire un nouveau bâtiment et décide de réparer les bâtiments existants.
1886, A. Chion-Ducollet publie une « Etude financière et économique sur le Collège de la Mure » où il défend l'idée que, malgré les difficultés du moment, La Mure a un avenir et que la construction d'un collège et son fonctionnement animeront le commerce, la ville en tirera bénéfice.

Le 12 déc 86, Chion-Ducollet est élu maire, il va réaliser le projet, tel que défini précédemment, à grande allure :
  - 8 janv 87, un arrêté signé Jules Grévy autorise l'expropriation ou l'achat des terrains à l'amiable. Pour ne pas perdre de temps les terrains sont achetés à l'amiable.
  - en février, les travaux sont mis en adjudication.
  - le 28 mai une décision ministérielle régularise la subvention qui était devenue caduque le 26 mai 1886, l'Etat et la commune prennent chacun à charge une moitié de la dépense estimée à 299 191,56 F.
  - le 17 juin M. Massat, préfet de l'Isère, pose la première pierre. L'architecte, Séraphin Bianchi, est un murois.
  - le 24 juillet 1888, on fête l'inauguration en même temps que la ligne de chemin de fer par le ministre des travaux publics, M. Deluns-Montaud (on pose aussi la première pierre de l'école Pérouzat). Le collège n'est pas complètement terminé !
En 1899, est annexée une école primaire supérieure et professionnelle de garçons.
Le coût : 299 221,79 F.

La construction

Le matériau de base est le calcaire de Laffrey. Mais les conditions d'approvisionnement sont bien étonnantes et conflictuelles : l'entrepreneur, François Pradourat, ne se fournit pas en calcaire de Laffrey chez les carriers installés mais à la carrière Reynier, à Simane. (Quid de cette carrière : ouverte pour l'occasion ?). Ceci soulève la colère du syndicat des carriers. Cette carrière est enclavée, le propriétaire de la parcelle est employé par un carrier concurrent !
Autre difficulté, l'entrepreneur se révéle peu fiable, la commune embauche un conducteur de travaux pour surveiller les travaux dans le moindre détail.

On peut retrouver cette modeste carrière probablement exploitée uniquement pour le collège et quelques besoins locaux. Elle est aujourd'hui envahie par la forêt, les fronts de taille sont peu visibles mais on voit de nombreux blocs partiellement taillés.
Au sommet de Simane, un chemin, de direction sud, traverse peu après cette carrière, elle est notée sur la carte géologique.

Le calcaire de Laffrey n'est pas visible de l'extérieur, ce qui est apparent est en ciment moulé, notamment le parement du rez-de-chaussée. L'étage est crépi. La cour intérieure est entourée par des arcades en calcaire de Laffrey où s'ouvrent les salles de classe.
Un beau fronton avec le blason de La Mure et l'horloge.
Une belle grille en fer forgé ferme la cour d'honneur, elle porte la mention "LA MURE 1887"


Le fronton encadré de deux pots à feux. Les lettres RF en relief et le blason de La Mure.


Le rez-de-chaussée en béton moulé peint et le premier étage crépi.


Angle de mur en béton.



Les arcades en calcaire de Laffrey


Le M de "LA MURE 1877" en fer forgé dans les cercles de la grille.


Escaliers en calcaire de Laffrey.


Une belle grille en fer forgé.



dans la cour intérieure.

L'horloge

L'horloge à deux cadrans est la deuxième installée dans la ville, c'est une Badier-Paulin comme celle de la Tour de l'horloge et comme les trois autres qui seront installées un peu plus tard (église, mairie, hôpital). Elle est offerte par l'architecte Séraphin Bianchi.
Elle est aujourd'hui, comme les autres, électrifiée. Le mécanisme est resté en place, c'est celui qui est le mieux conservé.


Le cadran côté extérieur, la partie centrale jaune et le chiffre 3 ne sont pas d'origine.


Le cadran extérieur vu de l'emplacement du mécanisme.


Le cadran côté cour intérieure, on lit dans la partie centrale "Badier-Paulin Grenoble".


A. Paulin a laissé un graffiti lors de l'installation de l'horloge.


Les cheminées

Un bel et grand appartement, à l'étage au-dessus de la cour d'honneur, était dévolu au chef d'établissement. Ceci jusqu'aux vacances 2017 où avant les nouveaux aménagements nous avons pu photographier les deux cheminées de fabrication locale encore en place.
Le calcaire de Laffrey pouvait selon sa qualité être traité en marbre utilisé pour les cheminées, les dessus de commode et de tables de nuit, les plaques funéraires... Ici on a probablement du marbre noir jaspé en blanc de Peychagnard.




Pour ceux qui veulent en savoir plus :
  - DUC Alain, BETTEGA Victor, GAIO Roger, Album du Lycée de la Mure 1888 - 1988. Un livre fort documenté sur l'histoire de l'enseignement secondaire avant 1888, les péripéties de la construction, les débuts difficiles...
  - MYLY Fabrice, La discipline au collège communal de La Mure (Première moitié du XXe siècle), Mémoire d'Obiou N°9, 2004.
  - Myly Fabrice et la classe de 1re littéraire, Le collège de la Mure et la Grande Guerre, de 1915 à 1916, Mémoire d'Obiou N°15, 2010.

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