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LA HALLE

photo de la halle
Photo prise après 1892 du fait de la présence des fils électriques et avant 1904 où l'on a supprimé les bassins.

La première halle

La Mure et son Mandement de l'abbé Dussert :

Les habitants de La Mure obtinrent successivement, de 1280 à 1335, onze chartes de libertés.[...] La première charte de 1309 précise très exactement une série d'avantages matériels que le dauphin Jean II leur accorde en considération de leur fidélité et de leurs services. A tous les habitants du territoire affranchi, il concède les libertés, franchises et immunités [...] Le marché exige une halle et des routes pour que les manants des régions voisines puissent apporter leurs denrées. [...] La halle devra être assez large et assez longue pour suffire au marché (mercatum), à la boucherie (macellum) et à la vente des grains (granateriam).[...] de plus les bourgeois s'engagent à faire construire la halle à leurs frais et à l'agrandir plus tard si cela devenait nécessaire.

La halle est construite à la limite de l'ancien bourg. La Mure va s'agrandir en reliant le faubourg de la Murette et en développant les rues commerçantes, la Grande-rue et la rue Calemard.

Reconstruite à plusieurs reprises

En 1413, elle est reconstruite, après sa destruction par un incendie, avec un mur plein d'un côté, et de l'autre avec des piliers "en pierre bâtarde". (?) Elle brûle de nouveau en 1420, elle est à nombreuses reprises démolie et reconstruite suite à des incendies et aux guerres de religion.

La halle actuelle


En 1843, le maire Louis Reymond et son conseil municipal décident de reconstruire rapidement la halle. Ils passent, le 28 mai une convention, avec un groupement de 4 carriers : Pierre Venture, Antoine Giraud, Isidore Favet et Hugues Guignier agissant solidairement et représentés par A. Giraud, en vue de la livraison des éléments de la halle en calcaire de Laffrey dans un délai de 4 mois :
- 30 colonnes, extraites des carrières de Laffrey avec base et chapiteaux d'ordre toscan dont "le fût sera d'une seule pièce de 2,666 mètres, sans gélivure, fissure, ni pièce rapportée et autant que faire se peut sans aucune veine qui puisse en altérer notablement la beauté. Ils seront travaillés et polis avec soin sur leurs ciselures et complétés à la boucharde fine."
- 60 m2 de bordure pour l'entablement du pourtour de la halle.
Le prix de chaque colonne est de 170 francs et du m2 pour les bordures à 20 francs.
Cette commande exceptionnelle et délicate a été honorée dans les temps puisque le 24 octobre le solde est payé à Antoine Giraud.

La charpente et le toit sont exécutés par M. Mornand, entrepreneur à Vizille. Lors de la construction, toutes les parties tombent d'accord pour augmenter la pente du toit "à cause des neiges abondantes qui exigent dans nos localités des pentes de toit plus raides ; les faitages et arêtiers ont été fournis en plomb et non en fer blanc, à cause d'une grande différence dans la durée de ces deux métaux..
La facture passe de 2 644,20 à 3 422,60 francs. Elle est payée le 15 mai 1844.
La couverture actuelle n'est pas celle d'origine (lauzes ?). Nous n'avons pas de document descriptif.




La convention est signée par les 4 carriers et le maire.




30 colonnes de hauteur 3,1 m.


La charpente.


Les chapiteaux toscans.


Le sol, dont il n'était pas question dans la convention avec les carriers, est en gros pavés de calcaire de Laffrey.


La base des colonnes.

Les anciennes mesures



Pour les capacités des céréales, les unités sont la somée qui contient 2 setiers, le setier 2 émines, l'émine 2 quartaux, le quartal 4 civiers et le civier 2 morduriers. Le quartal de La Mure vaut 10,71 litres.
Mais les valeurs ne sont pas exactement les mêmes selon les localités et de plus il y a différentes méthodes de mesure : "à la grande mesure", "à la blanche mesure", "à la petite mesure". Pour éviter toute contestation il y avait souvent à la halle des mesures étalons. Ce devait être le cas à La Mure car on retrouve en 1446 mention d'une commande faite à Jean Fayolle et Barthélémy Darier pour deux mesures en pierre destinées à mesurer le blé au marché.
Après la Révolution le système métrique a petit à petit imposé une méthode devenue presque universelle.


Un exemple de mesures que l'on trouve sur la place du charmant village suisse de Gruyères.


La halle mutilée, novembre 2019








Conseil municipal du 20 septembre 2021

Suite à un accident de circulation sur la Halle de la Grande Rue, un pilier a été délogé et a été remplacé par un étai provisoire.
En sus du poteau manquant, les colonnes de la halle possèdent un fort dévers vers l'extérieur qui peut entrainer des risques pour la stabilité structurelle du bâtiment et pour la sécurité du public.
Avant d'effectuer des travaux de réparation, un diagnostic sanitaire et structurel est nécessaire.
La Halle étant labélisée « patrimoine en Isère » par le Département, il est proposé au Conseil Municipal de solliciter une subvention auprès du Conseil Départemental de l'Isère pour la réalisation de cette étude.


Janvier 2022, DIAGNOSTIC STRUCTUREL ET SANITAIRE, par le Bureau d'études structure Vessière :

"L'ouvrage de la halle en état d'EQUILIBRE INSTABLE"

Ceci pour de multiples raisons : un sol peu compact raviné par les eaux pluviales ; l'absence de fondations ; les colonnes, dont les éléments ne sont pas liaisonnés, ne sont pas assez chargées et de façon non homogène; les fermes de la charpente bois ne respectent pas la trame des colonnes ; les vibrations et les "mini-séismes" créés par la circulation des voitures et camions...
Une action en 6 étapes est proposée pour un prix de 211 000 à 366 000 euros.


On n'a pas les plans du premier projet, si l'on a prévu autant de colonnes c'était pour supporter du lourd et non une charpente bois, probablement un entablement en pierre calcaire.
Le rapport soulève une autre interrogation, la charpente actuelle est-elle celle d'origine :

En l'absence de traces d'équarrissage sur les bois de charpente et de leur couleur rouge brun on peut faire l'hypothèse que la charpente daterait du XXème siècle et en tous cas serait postérieure à 1844, date d'achèvement des travaux d'origine. Sachant que le seul moyen d'être sûr à 100% serait de faire réaliser une dendrochronologie.


Juillet 2023, Réparation de la colonne par l'URM

Avec l'aide de chantiers participatifs l'URM animée par Alain Monrozier a effectué un joli travail en remettant en place la colonne cassée en 2019.
Réunion des deux morceaux par un goujon central - photo gauche - et collage. La cassure n'est pas camouflée mais traitée selon la technique du Kintsugi (jointure en or) - photo droite. Plusieurs stigmates de l'accident sont visibles en bas et haut de la colonne.








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