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LA MURE - LE CONTOURNEMENT

2014 - début de la construction du dernier tronçon des boulevards extérieurs, cela nécessite une grosse tranchée d'environ 1 km de long dans le bas de Péchot, de la route de Prunières aux Sagnettes (en rouge sur le plan).
La réalisation de ce vieux projet de contournement longtemps repoussé dans le temps et dans l'espace nous apporte deux intérêts supplémentaires :
- Du fait des fouilles archéologiques préliminaires la découverte d'une bien ancienne maison.
- Pendant la durée des travaux des coupes dans le bas de la moraine.

LES PREMIERS MATHEYSINS

Premières fouilles sur tout le parcours

Extraits de Contournement de La Mure, rapport de diagnostic archéologique , sous la direction de Fabien Isnard, Inrap, SRA Rhône-Alpes, 2014, 110 p.

Objectifs scientifiques

Méthode



plan agrandissable

Sur ce plan l'emprise des travaux est située entre les deux traits rouges. La surface de fouille est de 5% avec des creusements disposés en quinconce de façon a ce que toutes les largeurs soient concernées.
Les sondages noircis sont ceux qui se sont révélés positifs.

Les résultats

La conclusion du rapport :
Le tracé du contournement routier ouest de La Mure traversait une partie non encore urbanisée en périphérie de la ville. Les origines anciennes de la commune et les nombreux événements qui ont jalonné son histoire laissaient présager un fort potentiel archéologique. L'emprise se présentait comme un tronçon de courbe à flanc de coteaux, qui se développait sur environ 1 km et 40 m de large. Les trois quarts de ce tracé se situaient dans une parcelle en culture d'un seul tenant avec une forte pente transversale. Cette partie n'a livré que des vestiges agricoles légers. Ces structures datées des époques moderne ou contemporaine étaient certainement associées à une occupation rurale légère, relevée le long du chemin creux dans les sondages 44 et 45.
La partie haute, qui marquait un replat était divisée par le passage de ce chemin d'origine ancienne ouvrant sur plusieurs parcelles en culture ou en friche. C'est dans ces parcelles que, selon la projection de différents plans de 1580, devaient se trouver les vestiges d'une batterie de canons installée par les troupes du Duc de Mayenne pendant le siège de la ville au XVIe siècle. Malgré une attention soutenue pour relever des indices d'un tel campement, le sommet de la parcelle s'est avéré stérile de toutes traces d'occupation de cet épisode.
En revanche, et contre toute attente, c'est dans la dernière partie qui redescend vers le nord en pente douce, que nous avons mis au jour un horizon d'occupation daté de la fin de l'âge du Bronze moyen ou le début du Bronze final. Huit structures fossoyées ont été relevées dans un sondage (Sd 47). Cet horizon bien conservé n'a cependant livré que très peu de matériel céramique. Seule la fosse F47.3 a livré suffisamment de tessons pour établir une datation, sachant toutefois qu'elle ne contenait qu'un seul vase de stockage identifié. Les autres structures sont relativement bien conservées sous 1,1 m à 1,3 m de sédiments, suivant un pendage régulier. Les sondages alentours se sont pourtant révélés négatifs et seul persiste un rappel de cet horizon ténu dans le sondage 50. Une étude minutieuse des transects nous a permis de révéler une géomorphologie du sous-sol assez complexe et perturbée, ce qui explique en partie la concentration des vestiges autour d'un seul sondage. Cependant, même si cette occupation est restreinte en superficie, elle reste tout à fait intéressante, bien conservée et inédite dans la région.


On n'a pas retrouvé les traces du siège mais la découverte d'un campement de l'âge du bronze est une première pour la Matheysine aussi le conseil général décide de compléter les fouilles dans la partie nord qui descend sur la Jonche.

Fouilles complémentaires sur le secteur de la Roche


C'est la société EVEHA, Etudes et valorisations archéologiques, qui est chargée de ces fouilles. Une équipe de 4 personnes va travailler sur le site du 3 novembre au 12 décembre 2014, le responsable est Thierry Argand.

Les premières conclusions sont données dans un article de Mémoire d'Obiou N°20 de 2015 : Thierry ARGAND et Simon LEMAÎTRE, Une maison à la fin de la Préhistoire à La Mure, au lieu-dit La Roche, pages 19 à 24.

Le rapport définitif est présenté par T. Argand le 17 juin 2016, à l'occasion des journées de l'Archéologie, à la maison du territoire :
ARGANT T., LEMAÎTRE S. - La Roche (Pré Lambert), La Mure (38), Rapport final d'opération archéologique, Éveha - Études et valorisations archéologiques (Limoges, F), 2 vol., SRA Rhône-Alpes, 2015.


Le sol est d'abord décapé sur 1 m pour retrouver le niveau de l'époque.


L'équipe de fouille au travail à une période peu agréable !




On voit que l'on est dans une partie sableuse, remplissage des chenaux qui menaient les eaux de fonte à l'ancienne Jonche.


Les résultats

"La fouille a permis de mettre au jour une cinquantaine de faits archéologiques, consistant pour l'essentiel en structures en creux, dessinant plusieurs ensembles" :
- Huit structures peu évidentes au nord, en contrebas sur une zone limoneuse, datation 8800 ± 40 BP (Before Present). (indices de pasage au Mésolithique
- Au sud du site, un défrichement potentiel du secteur aux alentours de 6160 ± 30 BP et un groupe de deux fosses et deux silos daté de 4180 ± 30 BP et de 4155 ± 35 BP , c'est dans l'un des silos que l'on a trouvé la meule dormante et sa molette. On peut supposer une activité de défrichage de la forêt.
- la découverte principale est celle d'une occupation domestique du Bronze ancien avec 27 structures dont 23 trous de poteaux, 2 empierrements, 1 foyer immédiatement au sud des fosses précédentes et recouvrant un silo. Les trous de poteaux permettent de faire un plan de la maison, une partie principale de 25 m² avec un foyer qui occupe une position centrale et une annexe de 10 m².
A l'extérieur de la maison, une zone d'épandage correspond probablement à un dépotoir domestique.
On n'a pas retrouvé d'ossements du fait de l'altération du terrain. Une vingtaine de pièces de silex et 483 tessons de céramique ont été recueillis, les datations s'échelonnent entre 2340 et 1921 avant J.-C. Ces vestiges attestent une implantation pérenne.
Cette construction est isolée, on peut supposer qu'il en existait d'autres, chacune exploitant ses alentours.


La meule en granite. photo de couverture du tome 2 : illustrations.
0,39 m de longueur et 0,29 m de largeur avec une hauteur maximale de 0,17 m, pour une masse de 15 680 g. Elle s'est brisée en deux après la découverte. La molette, en granite, mesure 0,18 m de longueur pour une largeur de 0,16 m et une épaisseur maximale de 0,07 m pour un poids de 3 375 g.


Couteaux et grattoir en silex. Planche 40 du tome 2 : illustrations


Voici une découverte très importante pour la Matheysine qui n'avait pas encore trouvé ses premiers occupants. Seuls quelques indices témoignaient de passages :
- Durant le Mésolithique, quelques silex à la Pierre percée pouvant être datés de 7 000 à 5 000 av. J.-C. ; éclats de silex taillés à Treize-Bises ; au lac Charlet, non datables.
- Durant le Néolithique, quelques pointes triangulaires au Grand lac sur le Connex ; des haches polies à Prunières.
La conclusion était que "le plateau matheysin et particulièrement les montagnes environnantes sont trop hauts et subissent des hivers trop rudes pour autoriser des installations permanentes " (Patrimoine en Isère)

Une remarque sur le climat : si l'on examine la courbe des températures de - 8 000 à nos jours, à part un épisode brutal et cours de refroidissement vers - 6 200, ce sont les derniers siècles qui sont les plus froids, en dessous de la moyenne (depuis le petit âge glaciaire), le réchauffement actuel, n'est peut-être qu'un retour progressif vers la moyenne. Il y a eu probablement des périodes où la vie était relativement agréable sur le plateau matheysin.

Le choix du terrain est adapté, près de la Jonche, sur un replat sableux dans la pente. Le compte rendu suggère un milieu forestier relativement ouvert suite aux 15 espèces trouvées. Certaines espèces demandant un sol sec et bien drainé, d'autres un milieu plutôt humide conditions que l'on trouve dans ce secteur.


LA TRANCHÉE DANS LA MORAINE


Une photo prise en 2011 et une autre pendant les travaux. Au premier plan, le chemin de Péchot dont le départ a été déplacé.

Cette saignée dont la profondeur maximum est de 9 mètres est un gros travail de terrassement mais représente peu de choses à l'échelle de la moraine, nous restons dans la partie altérée encore loin de la structure originelle. Néanmoins on peut faire des observations intéressantes.

La moraine

Au Würm 1 après le retrait du premier glacier le lac du Trièves remonte jusqu'à Pont Haut, se déposent les argiles du Trièves qui vont être rabotées par le nouveau et plus important glacier de la Bonne au Würm 2. On retrouve donc ces argiles dans la moraine frontale de Péchot surtout en partie basse.
C'est cette argile grisâtre que l'on voit dans la partie inférieure de deux photos ci-dessous. On trouve aussi des passées sableuses apportées par les eaux de fonte dans les périodes d'arrêt ou de retrait du glacier. Le troisième matériau que l'on rencontre en surface est une terre brunâtre, sol créé par l'altération depuis le retrait du Würm 2. Cette terre est cultivée depuis plus de 2 millénaires, ce qui a favorisé la pénétration de l'eau et l'altération en profondeur.





Les blocs erratiques

Pour les pierres dans les dépôts on a nettement une double répartition : majoritaires mais finalement moins nombreux que l'on aurait imaginé de taille inférieure à 20 cm et quelques dizaines de blocs métriques, que l'on qualifiera d'erratiques même s'ils sont bien cabossés. Ces derniers ont probablement bénéficié d'un transport moins destructeur.
Une évaluation de la nature des roches est faite sur 42 blocs :
- les granites sont majoritaires : 17 (40 %), Ils doivent provenir de la haute vallée de la Bonne ou du glacier du Béranger.
- 9 Gneiss en majorité amphibolitiques, roches courantes mais situées aussi en altitude.
- 6 dolomies et 4 spilites.
- 4 calcaires, ce qui est étonnant compte tenu de la résistance de la roche et surtout de la difficulté d'obtenir de gros blocs. Lotharingien de Pont-du-Prêtre ?
- 1 conglomérat, Entraigues ?.
Après la glaciation il devait y avoir en surface nombre de blocs erratiques, ils ont fait le bonheur des premiers constructeurs en pierre, on les retrouve dans les constructions, parfois en beau bloc taillé.

Ci-dessous quelques photos, une seule avec le bloc encore ancré dans la moraine. Il est dommage que l'on n'ait pas prévu de les intégrer artistiquement au paysage !







Les sources

On trouve des sources sous quelques mètres, les travaux les prennent en compte pour les canaliser.





LES TRAVAUX


Septembre 2013, Travaux sur le boulevard du stade pour l'adapter à la future circulation (chaussée, murs anti-bruit...).
Un bloc de gneiss de près de 2 m.


La première victime des travaux, le bel arbre, refuge des oiseaux à l'automne, fièrement installé sur le talus mais malheureusement en plein sur le raccordement !


On a évacué une énorme quantité de matériaux mais il faut en apporter d'autres adaptés à la protection des talus et à l'assise de la chaussée


Août 2015, les travaux de terrassement sont presque terminés. Deux chemins surplombent la route.



L'arbre vu de l'autre côté, on voit devant les trous de fouilles rebouchés.



Inauguration le 8 juin 2016

Les travaux sont terminés, ils ont coûté près de 9,5 millions d'euros : 5,15 financés par le Département, 4,25 par l'Etat et 100 000 par la Ville.
Un nouveau challenge : dévier les camions mais pas les touristes !


Vers le rond-point nord sur la route de Prunières


Vers le rond-point des Sagnettes



On coupe le ruban.
Marie-Claire Terrier (conseillère régionale), Eric Bonnier (maire), Frédérique Puisat (conseillère départementale), Bernard Perazio (vice-président conseil départemental), Patrick Lapouze (secrétaire général de la préfecture) et Fabien Mulyk (conseiller départemental).


Un bouquet pour la première voiture.


Un cadeau pour le premier camion.

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