Itinéraire
Parking à Saint-Honoré 1500.
Prendre le chemin qui continue la route, il mène à la Cabane des Cloutons et au Chalet des Pâtres dans les
flancs du Grand Serre.
Juste avant le point 2 où la Jonche, qui vient du bas du Col de l'Oullière, traverse le chemin, on prend le chemin
qui monte à droite sur un km. Juste avant le virage on s'est rapproché de la Jonche que l'on domine. On a Côte Dure
en face, très colorée avec la diversité de ses roches.
Descendre les quelques mètres pour traverser cette Jonche naissante et rentrer dans le Trias.
Au point 2 on a le départ du "sentier du Diable" qui mène au Pérollier. Ce sentier semble redoutable quand on le
voit à partir des flancs du Tabor. En réalité, il l'est beaucoup moins qu'il ne paraît. Il traverse les affleurements
intéressants de Côte Dure.
Le point 4 indique le passage de la faille de Comboursière.
Côte Dure porte bien son nom, aussi cette façon de l'aborder n'est pas conseillée au randonneur non "fana" de géologie.
On peut avoir des observations sur une partie du site en prenant le sentier du Diable puisqu'il le traverse.
A la sortie du parking on traverse la faille de Comboursière qui à l'intérieur du Lias
ne nous fait pas changer de terrain. On peut voir cette faille au point 4.
Au point 1 nous quittons la couverture de Lias pour le socle
fait de micaschistes et ceci sans présence de la stratigraphie habituellement intermédiaire (Trias) et sans que l'on ait détecté
de faille. On reste sur le socle jusqu'à l'arrivée au point 3 où l'on a une vue d'ensemble du Trias comme le montre
la photo ci-contre.
Ce secteur à été étudié par un géologue amateur, Georges Manquat, industriel, alpiniste et chasseur, résident secondaire
à La Morte. Il s'est fait aider par Léon Moret pour la détermination des fossiles, donc pour l'âge des formations.
Le ruisseau de la Jonche dans le creux marque à peu près la limite entre le socle et le Trias (c'est la limite
entre les communes de Saint-Honoré et Villard-Saint-Christophe).
Une belle coupe du Trias, particulière dans la région, ici le dernier étage du Trias, le Rhétien, d'habitude absent,
donne une nouvelle couche de dolomies blanches et de marnes dolomitiques jaunes puis une transition de calcaire
très fossilifère avec l'Hettangien, premier étage du Jurassique.
Remarque : à observer lors d'une prochaine approche :
- Les grès de base, indiqués sur la carte et que nous n'avons pas vus (éboulis ?).
- Les fossiles dans la dolomie capucin (signalés dans la notice), petits bivalves de la transition Trias moyen/Trias supérieur.
- Dolomie blanche/marnes dolomitiques jaunes.
Du bas du ravin au sentier
On rencontre successivement, avec des limites pas très visibles du fait des éboulis dans ce ravin
en forte pente :
- Strates de dolomie capucin.
- strates de dolomie grise, on trouve dans les éboulis des mordeaux avec de beaux cristaux de pyrite.
- Une brèche de dolomies, cargneules, argilites, gypse avec des teintes jaunâtres, rougeâtres.
- Du gypse blanc, en général peu présent à l'affleurement du fait de son altérabilité.
Au bas du ravin, au-dessus des éboulis, les strates de dolomie : dolomie capucin et dolomie grise.
Le gypse
Une brèche, méli-mélo de dolomie, cargneule, argilite, gypse, très diversement colorée.
Un échantillon de dolomie grise avec nombreux cristaux de pyrite. Au moment de la formation, un milieu riche
en matière organique et anoxique.
Au-dessus du sentier
- Une seule coulée de spilite.
- Une couche de dolomie, ce qui est exceptionnel dans la région où au-dessus des spilites on a
immédiatement du calcaire jurassique, rarement du tout début. Elle forme une paroi verticale de 5 à 6 m de couleur claire comme le
montre la photo ci-contre. (G. Buffet distingue 2 parties, de la dolomie gris beige compacte surmontée de pélites
grises micacées, à l'oeil on ne voit pas cette distinction)
- Calcaire très sombre, très fossilifère, où il a été trouvé des fossiles du Rhétien puis de l'Hettangien.
Nous passons donc du Trias au Jurassique dans cette couche. La mer alpine est arrivée et va
rapidement s'approfondir.
- au--dessus se développent les étages suivants du Lias calcaire, le sommet étant dans le Lotharingien
qui a été exploité à Villard-Saint-Christophe comme matériau de construction et de pierre à ciment.
Dans quelles conditions se trouvait ce secteur à cette époque ? Est-il resté plus longtemps dans une ambiance
lagunaire protégée de l'arrivée de la mer ?
Transition Trias/Jurassique vue de l'ouest.
Une ammonite, plus tardive, la mer était plus profonde.
On trouve dans les éboulis ce calcaire très fossilifère du début de la mer alpine.
Pour ceux qui veulent en savoir plus :
- Sur la géologie du secteur,
les pages Tabor et
Grand Serre
de Geol-alp
- Les pages 19 et 20 de la thèse George Aumaitre, Georges Buffet,
Minéralogie, pétrographie et géochimie des laves spilitiques et des filons basiques associés du massif
des Ecrins-Pelvoux (Alpes françaises occidentales), 1973
Une vue de Côte Dure prise en montant au Piquet de Nantes.