Itinéraire
Dénivellée 1 000 m.
On continue la route interdite aux voitures le long du Béranger. En bout de route on traverse le pont (point 1458),
400 m plus loin on arrive au GR on suit le sentier qui va vers le fond du vallon, on rejoint le GR54 qui vient du
Désert par le col de Côte Belle et va vers le col de la Muzelle et le refuge de la Muzelle.
Le tracé du sentier a
été redessiné pour éviter la partie très schisteuse qui s'effondre. Le nouveau sentier contourne par l'est l'Ecorchat
puis rejoint l'ancien tracé. On rejoint le col juste après la belle formation des "orgues" (le point rouge). Le Col des Marmes est
très facilement accessible en traversée.
Il est intéressant de redescendre du côté Désert, il y a peu de kilomètres entre les stationnements des 2 voitures nécessaires
à ce parcours.
Cette promenade est une belle occasion pour réviser la géologie des blocs basculés, de la sédimentation variée sur ces
blocs et des resserrements au moment de la compression alpine, ici de façon particulière et spectaculaire.
La photo ci-dessus et, pour ceux qui voudraient plus de détails, la photo en fin de la page
Valsenestre de géol-alp, donne le décor.
Nous sommes entre les blocs du Mont de Lans et des grandes Rousses (Rochail), la faille qui passe au barrage du Chambon, aux deux-Alpes,
au col de la Muzelle et va sur le pic de Valsenestre ou elle se dédouble, une partie va vers le Désert puis vers le col
de la Vaurze, l'autre traverse la Bonne au niveau des Faures et va rejoindre la faille d'Aspres les Corps. On peut
toucher cette faille au départ du GR ou la suivre dans le paysage.
Les sédiments déposés sur le cristallin du bloc du Mont de Lans expliquent bien la morphologie :
- Le Trias avec la dolomie dont on peut voir la couleur jaunâtre au col des Marmes et la spilite
dont on voit les pointements au col des Marmes et dans la descente sur le Désert.
- Le Lias calcaire qui constitue les parties les plus dures avec Côte Belle et l'Ecorchat mais l'on
verra qu'il a subi des contraintes énormes.
- Le Lias marneux au col de Côte Belle et toutes les parties noirâtres qui s'éboulent dans la combe
des Echarennes, ce qui a nécessité de tracer un nouveau sentier dans les autres sédiments plus stables.
On peut toucher la faille juste au dessus du départ du nouveau sentier dans la combe des Echarennes.
Au-dessous le granite de Combe Guyon du bloc des Rousses.
Au-dessus le Lias marneux du bloc du Mont de Lans complètement écrasé.
Une vue générale sur la faille, le granite des Quatre-Tours, à gauche en contact avec le Lias marneux.
La partie basse, sur la photo de droite, on distingue bien la nature différente des roches de part et d'autre.
Au cours de la montée, une vue sur l'érosion glaciaire, des arêtes par le flanc et les roches
moutonnées par le fond du glacier.
Le col des Marmes sur les dolomies et les pointements de spilite en premier plan.
Une vue partielle du glacier courbe dans son petit cirque, un glacier en cours de disparition.
Le plus souvent la compression alpine donne de beaux plis dans les sédiments déposés entre deux blocs
(Bourg d'Oisans, le Perier...), ici les strates du Lias calcaire, relativement plus dures, ont été portées
à la verticale et la compression les a laminées, étirées de façon plus ou moins importante selon leur composition.
Cette formation, très spectaculaire, est connue sous les noms locaux d'"Orgues" par analogie avec les orgues
volcaniques ou "Bibliothèque".
Photos ci-dessus : détails des strates parfaitement verticales, dans un secteur à alternance calcaire/marneux, on voit que les strates sont désolidarisées entre elles et sont plus ou moins schistosées.
Les photos ci-dessus montre bien le laminage, l'étirement qu'on subi les strates, les témoins en sont les rostres
de Belemnites qui plus dures, ne se sont pas laissées laminer mais se sont cassées en plusieurs secteurs, les vides
ont été comblés par de la calcite. On peut constater des étirements jusqu'à un facteur 10.
Cette formation est fragile, d'autant plus qu'elle est traversée par des cassures perpendiculaires aux strates.
Beaucoup d'éboulis et la belle verticalité de strates en partie supérieure altérée par le phénomène de fauchage
(déformation sous l'influence de la gravité), ce qui ajoute à l'aspect spectaculaire.
De gros gabions en pierres endiguent le Béranger en amont de Valsenestre, ils ne posent guère questions contrairement
aux travaux en cours, à base de bois, dans la combe des Echarennes dont on voit une partie sur la photo, prise au début du nouveau sentier,
du lit du torrent qui suit la faille.
Un tel effort et un tel coût pour retarder (?) un processus inexorable est-il vraiment justifié ?.