Itinéraire
Départ du parking de Saint-Honoré 1500. Le parcours tracé en jaune est bien balisé. Le lac est à 1920 m
et le col à 2000 m, soit 500 m de dénivellée.
Au point 1 on passe de la couverture sédimentaire calcaire au socle cristallin.
Au point 2 on quitte le chemin pour un sentier plus raide (balisé).
Le pointillé vert représente la faille de Comboursière.
Saint Honoré 1500 est construit au sommet d'un dôme qui domine le plateau. On distingue bien les strates du Lias calcaire (Carixien), beaucoup plus résistant à l'érosion que le Lias marneux environnant. Il est séparé du massif du Tabor par une faille, la faille de Comboursière dont on voit bien le départ dans le Pérollier (pointillé vert). Les strates quasi horizontales se verticalisent brutalement, la faille passe juste en dessous du parking et rejoint Comboursière.
La Chaud est situé sur un dôme de Carixien du Lias calcaire, vue côté sud (côté route)
Le côté nord
Sur le bord de la faille les strates sont verticales. photo prise à l'intersection de la faille et du GR549 qui
mène à la cabane des Cloutons.
La faille vue de Saint Honoré 1500.
Le premier poteau indicateur (photo) est situé sur la faille de Comboursière, celle-ci étant située à l'intérieur
de la couverture sédimentaire, nous sommes de l'autre côté toujours sur le calcaire du Lias, ceci jusqu'au poteau
noté "Aux Alisiers"(1610 m) à la jonction avec le chemin menant au Piquet de Nantes (point 1). On quitte ici la couverture
pour le cristallin, l'affleurement derrière le poteau est du micaschiste. (Nature du contact ? Pas de Trias contrairement
à la continuité stratigraphique du côté du ravin de la Jonche).
On monte ensuite jusqu'au point 2, sur le chemin tout l'éventail des roches du secteur.
Le panneau est situé sur la faille.
Point 1 : passage du calcaire liasique aux micaschites.
Du replat, situé au point 2, on a une belle vue le lac de Pierre-Châtel, de part et d'autre le Sénépi
et la montagne du Conest, les falaises du Vercors en arrière-plan.
La croûte océanique montre quatre zones, de bas en haut :
- des cumulats lités ou stratifiés composés de gabbro, une stratification résultant de l'action combinée
de la convection et de l'accumulation des cristaux de haute température à la base de la chambre magmatique;
- puis, des gabbros massifs issus de la cristallisation aux parois de la chambre magmatique;
- suit un complexe filonien, niveau caractérisé par les dykes et filons gabbroïques dus à la cristallisation
dans les fractures de tension;
- finalement, au-dessus de la pile, les basaltes issus des épanchements volcaniques.
Cette croûte océanique fait de 5 à 15 km d'épaisseur.
Les géologues appellent cette séquence, une séquence ophiolitique, ou plus sommairement, les ophiolites.
Le plus bel exemple de croûte océanique aujourd'hui à la surface de la Terre est celle d'Oman.
Elle est la seule non (encore) prise dans une collision.
Près de chez nous, Le Chenaillet (près de Briançon), une croûte alpine (150 Ma)
Localement les ophiolites de Chamrousse (qui se prolongent dans Taillefer et Tabor), lambeaux d'une croûte
d'un océan formé durant l'Hercynien (500 Ma) voir la page
Accident Médian.
Formation de la croûte océanique
Schéma pris dans le site
Planète Terre du professeur Pierre-André Bourque de l'université de Laval (Québec).
Un site d'enseignement de géologie à recommander.
Après le point 2 nous sommes dans les amphibolites, roches massives, vert sombre, essentiellement constituées de cristaux
d'amphibole et de feldspaths (plagioclases) souvent groupés. Les affleurements ont été érodés par le passage des glaciers
(roches moutonnées).
Le lac de Charlet est entouré par ces roches.
Ces amphibolites dérivent du dernier niveau de la séquence ophiolitique, les basaltes après une transformation métamorphique.
La composition chimique globale reste la même mais la minéralogie et la structure sont complètement différentes du fait de la
transformation des minéraux : par exemple, entre autres, un feldspath perd du calcium et se transforme en feldspath sodique,
ce calcium est pris par le pyroxène qui se transforme en amphibole (ici de l'hornblende verte ce qui donne sa couleur à la roche).
Amphibolites (anciens basaltes) érodées par le passage de glacier (roches moutonnées)
Le lac de Charlet dans les amphibolites
On arrive ensuite dans la zone des gabbros, une autre roche du contexte ophiolitique. Cette roche, issue du même magma que les basaltes, a refroidi lentement à l'intérieur de la croûte et a eu le temps de cristalliser en beaux cristaux noirs de pyroxène et blancs de feldspath. Dés sa formation elle est soumise au métamorphisme et à des contraintes du fait de l'expansion océanique. On a donc sous les yeux des méta-gabbros plus ou moins altérés. C'est ce qui explique les différents aspects que l'on peut trouver : cristaux plus ou moins gros, répartition variée des pyroxènes et des feldspaths, aspect parfois verdâtre du fait de l'altération des feldspaths etc.
Un affleurement frais de gabbros.
Les Oreilles du Loup en gabbros.
La zone des gabbros se prolonge jusqu'à l'arête des "Oreilles du loup" mais on trouve au point 5, que l'on atteint en quittant le chemin au dernier virage et en montant à la base de l'arête, des écharpes de péridotites serpentinisées. La zone importante des serpentinites est de l'autre côté du col nous en parlerons plus longuement dans la page consacrée à la carrière de marbre de la Chinarde.
Dans la dernière partie de la montée on repasse sur la couverture sédimentaire, la limite entre Primaire et Secondaire est le tracé de la Jonche, à la base du Pérollier. Ici il y a continuité stratigraphique, nous sommes dans les dolomies du Trias, de même qu'au col.
Contraste des couleurs entre l'ocre orangé de la dolomie triasique et le sombre verdâtre de la serpentinite.
On aperçoit à droite et à mi-hauteur la carrière.
Une belle vue sur le massif du Taillefer avec un bel exemple de modelé glaciaire (Combe de l'Emay).
Un gros plan de la carrière de "marbre vert de la Chinarde" vue du col de l'Oullière.
Pour ceux qui veulent en savoir plus :
- sur la géologie, site geol-alp : page Grand Serre et
page Tabor
- Une balade sur les ophiolites de Chamrousse par Wolfgang Fischer et Jacques Hillairet.
- Comment on expliquait l'histoire du Tabor avant la tectonique des plaques, L. Caillet,
1925.