Cette photo Google met parfaitement en relief la géomorphologie de ce flanc du Grand Serre
(la limite entre les deux communes est simplifiée et approximative dans la partie basse)
On peut faire cette balade de 500 m de dénivellée soit à partir de Villard Saint Christophe en sortant par
la route des Gondrands on arrive par le sentier qui tangente le haut de Bois Rond ; soit à partir de Cholonge
par la piste qui arrive à la cabane de la bergerie.
Des sentes mènent à la Fontaine du Fayet, à l'effondrement et à l'étonnante Combe des Ruines de Chaupin qui marque la limite
entre les deux communes.
La bergerie côté Cholonge
Arrivée par Villard Saint Christophe, au-dessus de Bois Rond. On devine la cabane au bout du sentier qui relie les
deux itinéraires, un troupeau de vaches dans le creux.
Le Grand Serre est constitué du Lias qui s'est accumulé en zone profonde entre
le bloc "La Mure" et le bloc "Taillefer" au début du Jurassique pendant la période des blocs basculés.
Pour comprendre la disposition actuelle de la stratigraphie il faut consulter les trois premiers paragraphes de la page
Grand Serre de Geol-alp. (la faille de Comboursière ne
concerne pas l'endroit où nous sommes.)
La photo Google montre cette grande combe en cône qui résulte d'une longue histoire d'effondrements successifs, le dernier est
spectaculaire avec son paquet tassé qui semble en équilibre sur une partie disloquée et des éboulis. La configuration des
strates de calcaire lotharingien, fortement pentées, favorise ces effondrements. Plus bas le cône de déjection, érodé et
stabilisé, arrive jusqu'à Cholonge.
L'effondrement vu de la bergerie
La Fontaine du Fayet dans les gros blocs
Au pied de l'effondrement
Une sortie d'eau utilisée pour l'aimentation des abreuvoirs
La combe des Ruines de Chaupin ressemble à un "toboggan" avec ses strates interrompues et le fond constitué par
la surface de strate de calcaire lotharingien supérieur avec sa teinte orangée caractéristique, le tout
plongeant fortement vers la vallée.
Cet effondrement est un excellent aquifère exploité par deux communes. Il n'a pas été étudié en profondeur, le
rapport technique que l'on trouve dans le dossier de Saint-Jean-de-vaulx est peu loquace sur l'explication de
l'aquifère, l'explication qui en est donnée n'est pas satisfaisante:
" Au point de vue géologique, le captage de Bois Rond se situe dans l'entaille de calcaires marneux et de
calcaires du Lias du massif du Grand-Serre. Les assises du Jurassique inférieur, qui plongent vers
l'Ouest-Sud-Ouest comme on peut le constater à l'amont du captage sont recoupées par une faille de
direction N70°E qui est à l'origine de la formation de la Combe Chaupin. Cette faille est marquée par un décalage
des bancs du Lias et par la présence de diaclases satellites que l'on observer en de nombreux points. C'est donc
de ces diaclases qu'émerge la venue d'eau principale de la Combe Chaupin."
L'effondrement n'est pas pris en compte et quid de cette faille non mentionnée dans les autres documents géologiques ?
En examinant la photo de haut de page, ce grand cône collecteur très fracturé qui se termine sur des strates de
calcaires argileux sous Bois Rond où s'écoulent les sources, on pense à un schéma classique "d'aquifère fissuré"
et pourquoi pas un peu karstique en profondeur. (?)
Extrait de Hydrogéologie d'Eric Gilli, deux schémas de captage de réservoirs karstiques
et/ou fissurés.
En 1957, les communes de Notre-Dame et de Saint-Jean de Vaulx ont installé un captage, à l'altitude 1280 m dans le
creux en dessous de la bergerie et de Bois Rond afin de s'alimenter en eau potable.
Le débit des sources est variable selon les saisons et la pluviométrie, les extrêmes mentionnés sont : pour
les débits importants de 50 m3/heure et pour l'étiage de 7,5 m3/heure.
Le captage se trouve dans le creux du thalweg, il est ramené en avant dans la construction extérieure
par une galerie de 20 m de long, ce qui facilite l'accès pour les contrôles. (l'accès est parfois impossible
en hiver et nécessite un déblayage de matériaux divers au printemps).
...prolongé d'une galerie enterée conduisant à la source
La partie visible du bâtiment...
L'ouvrage extérieur est en béton de dimensions 4,9 x 3,10 x 2 m, il est conforme au principe ci-dessus. Un droit
d'eau de 2 l/min alimente le bassin situé en dessous pour les vaches en été.
Une conduite de 100 mm, d'une longueur de 4,5 km, conduit l'eau, par gravité, à une chambre de répartition située
au-sommet des Crets (1129 m). L'eau part vers les deux communes (7/12 pour
Notre-Dame, 5/12 pour Saint-Jean), puis des conduites d'adductions distribuent l'eau vers les différents hameaux.
Pour compléter, en cas de sécheresse, on prend de l'eau par pompage à 7 m de profondeur dans la nappe au forage de
Fontaine Pelouze (à côté de la Fayolle entre les lacs de Laffrey et de Petichet) sur le parcours de la canalisation.
En 1970, un captage est effectué, dans le cône de déjection, un peu au sud et au-dessus du village
(environ à 1085 m d'altitude) pour alimenter la Bergogne et les Josserands. Une conduite alimente un réservoir au-dessus
de la Bergogne.
On trouve aussi un petit captage juste au-dessus de Cholonge et un pompage dans une nappe à la sortie nord.
Il est fort probable que d'autres réseaux et d'autres sources de cet aquifère alimentent le lac de Laffrey et
la nappe pompée éventuellement à Fontaine Pelouze.
Plusieurs personnes ont été sollicitées. Des remerciements, pour la mairie de Saint-Jean au Maire Patrick Reynier-Poète et à Jean-luc Ravanat. Remerciements aussi aux collègues "indigènes" Huguette et Bernard Artemon, Jean-Luc Troussier.