Itinéraire
Nous allons faire la boucle du circuit des passerelles en laissant la voiture au parking de Savel, en traversant le
lac sur La Mira puis à pied pour un parcours d'environ 12,5 km.
On longe le lac et on passe la première
passerelle sur l'Ebron, on monte sur le replat de Villarnet, à l'arrivée sur la route on fait un aller et retour pour
aller voir un bel affleurement d'argiles litées et on redescend vers le Drac que l'on traverse sur la
deuxième passerelle et on rejoint le parking.
Pour les renseignements pratiques : le site du lac de Monteynard
Les passerelles, ouvertes au public en août 2007, constituent une belle réalisation qui valorise le tourisme autour du lac.
Elles permettent des randonnées pédestres ou à VTT de Matheysine à Trièves et elles ouvrent de magnifiques points de vue
sur le lac. Faire le circuit des passerelles en y ajoutant un aspect géologique permet
une troisième dimension, on se promène autour du lac actuel mais aussi à l'intérieur du lac glaciaire du Trièves.
En effet durant la dernière glaciation existait à cette endroit un lac beaucoup plus important dont le barrage naturel
était constitué par la moraine du glacier de la Romanche qui remontait la vallée jusqu'au niveau du barrage actuel.
Sinard est construit sur cette moraine.
La route Mayres - Marcieu donne une idée de la hauteur de ce lac, 750 m au lieu de 490 m max pour le lac artificiel
actuel, voir la page sur
la dernière glaciation. Il s'est comblé, au cours du temps, avec des argiles venant de
l'altération des roches environnantes ou des apports glaciaires. On retrouve les argiles jusqu'à la cote 750, et
l'on peut en avoir jusqu'à 200 m d'épaisseur, nous irons en voir un bel affleurement.
La Mira accoste au débarcadère
Les ruines du château de Savel
Les argiles au-dessus du camping
La Mira nous amène de l'autre côté du lac, à Treffort. Pendant la traversée on longe le côté est du lac, on
peut voir les ruines du château de Savel et l'épaisseur des argiles au-dessus du camping jusqu'à la route
en dessous de Châteaubois.
La passerelle sur l'Ebron : longueur 180 m, hauteur de 45 à 85 m selon la hauteur des eaux.
Vue côté Trièves sur l'Ebron et le pont de Brion
On se dirige plein sud, le parcours est bien balisé, on passe devant le camping et le château d'Herbelon et
l'on atteint la première passerelle sur l'Ebron après un parcours de 4,5 km. On a une belle vue sur l'Ebron
et sur le pont de Brion.
Le lit de l'Ebron est creusé dans le Lias schisteux (Aalénien), La passerelle est fixée à cet affleurement,
au-dessus et jusqu'à la crête une épaisse couche d'argiles sur laquelle est tracé le sentier en pente qui
va rejoindre la route de Villarnet. Ce sentier réserve de belles vues sur le lac et le Trièves et deux aires
de pique-nique.
On monte dans les argiles sur une crête entre deux zones de glissements. On arrive à la route qui mène à Villarnet. Un petit aller et retour permet d'aller voir un bel affleurement d'argiles litées. On prend sur quelques dizaines de mètres la direction de Villarnet puis le chemin montant à gauche qui permet d'atteindre le bord de la falaise derrière un réservoir (noté sur la carte IGN 1 : 25000). Il faut descendre quelques mètres dans la pente pour voir la cassure et les argiles qui n'ont pas encore été déstructurées. (A éviter pendant les périodes de pluie !)
Le bord de la falaise et un gros plan de celle-ci sur la photo de droite.
La photo explique bien le mot "litées". On a souvent employé par le passé l'adjectif "varvées" qui est
impropre car ce terme désigne une structure litée à deux couches résultant de la sédimentation été/hiver au cours de l'année. Le terme "litées" est plus général et ne dit rien de la rythmicité qui est, ici, inconnue.
Des lits alternativement clairs et sombres, d'épaisseur variable, millimétrique à pluricentimétrique,
voir décimétrique, très régulièrement horizontaux. Pas de différence sensible entre les lits clairs et
sombres ou entre les différents endroits du lac, la distribution des minéraux argileux est très uniforme,
tant verticalement que latéralement.
La source de ces argiles vient de l'altération des roches du bassin : grès micacés et schistes noirs
du Carbonifère, des calcaires argileux du Lias et du Jurassique et aussi de l'altération du socle
pendant le transport glaciaire.
On voit, ici, comment la falaise s'effondre et comment les masses d'argiles progressent ensuite vers le lac.
On reprend le sentier descendant qui mène à la passerelle sur le Drac. Elle est amarrée des deux côtés
sur le calcaire argileux du Lias (Aalénien).
La distance entre les deux passerelles est de 5 km et il nous reste 3 km pour rejoindre les voitures au parking de
Savel.
On longe le lac, nous ne sommes plus sur les argiles mais sur une formation plus ancienne, attribuée au début du Würm.
Ce sont des alluvions à galets localement cimentés.
La passerelle sur le Drac, la plus longue : 216 m
W = Würm. Les argiles sont notées 3 et les alluvions de Savel A3 (début du Würm).
Les alluvions au niveau de Savel
Pour ceux qui veulent en savoir plus :
- sur le glaciaire :
La transfluence Durance-Isère. Essai de synthèse du Quaternaire du bassin du Drac par Guy MONJUVENT
- La page Sinard - Monteynard du site geol-alp
- Syndicat du Lac, Les passerelles himalayennes, Monteynard/Avignonet , 2016.
Le Dauphiné Libéré du 19 juin 2011