Les numéros permettent de situer les photos dans le texte
Les points rouges balisent une balade que l'on peut compléter en ne court-circuitant pas la fin de route pour
observation de 4 et 5.
Si vous voulez vous dépayser, sans faire des kilomètres, allez vous promener sur la crête au-dessus
de Siévoz, un curieux endroit dans les pins et sur un sable fin.
Les locaux (les Sivaros et les Sivarelles) appellent ce lieu insolite
Le Besset. On va "sur" le Besset ou "au" Besset, ou faire "le tour du Besset". On emmène les enfants
jouer "aux Sables".
La clairière avec vue sur le Roussillon et de l'autre côté de la vallée de la Bonne, le Beaumont et le Gargas enneigé (2).
A l'intérieur du bois (2).
Quelques bouleaux dans les parties peu boisées car ces arbres aiment disposer d'espace et de lumière. Ce sont eux
qui sont probablement à l'origine du mot "Besset". Victor Bettega rattachait cette appellation à
bessea : canal, difficile à admettre (quel canal cet endroit ?), la deuxième explication
relative à bouleau betulus qui donne la racine bes est plus logique. Il y a peu de bouleaux,
arbres pionniers, aujourd'hui,
ils étaient peut-être plus présents avant leur remplacement par des pins, espèce également pionnière.
Les bouleaux ont aussi besoin d'eau, a priori rare mais nous verrons plus loin que des couches lus argileuses
peuvent garder de l'humidité.
Les pins sont majoritaires, pins sylvestres ordinaires qui s'étalent dans les parties aérées, longilignes
dans les parties denses. C'est probablement une végétation naturelle qui aime ces sols sableux.
Des chênes.
Pins dans la clairière
Bouleau
Chêne
Siévoz, au débouché de la vallée de la Bonne, donc aux premières loges, a vécu activement toute l'histoire glaciaire : arasement aux avancées, dépots aux reculs, action des torrents glaciaires...Ce qui existe aujourd'hui résulte de la phase terminale lorsque le glacier avait déjà reculé au-delà du seuil du Pont du Prêtre avec une diffluence entre le Roussillon et le petit Roussillon. On imagine bien cette diffluence en allant aux "Versannes" au dessus de Siévoz le Haut, l'arrondi de la moraine se voit aussi sur les carte, la route est tracée juste en dessous.
Une langue glaciaire diffluente entre le Rousillon et le Petit Roussillon existait à chaque présence du glacier,
on voit nettement la trace laissée, sur les flancs du Roussillon, par le plus haut niveau, celui du Wurm2 (3).
Les eaux de fonte, les alluvions apportées par cette diffluence dans la vallée de la Roizonne et par le glacier
dans la vallée de la Bonne ont structuré ce lieu qui nous reste aujourd'hui après les approfondissements des lits
des deux rivières, les effondrements des pentes et les érosions.
Ces alluvions se sont déposées dans le lac ou les lacs laissés par la fonte du glacier, les photos ci-dessous montrent
la variété des dépôts.
Le plan (1) : dépôts fluvioglaciaire avec blocs de différentes grosseurs.
Succession de différents dépôts, certaines couches comportent des blocs plus importants, certaines sont plus humides
(plus d'argile qui limite la pénétration des eaux) (4).
On passe ensuite au sable fin du Besset (2) déposé dans le lac par des eaux calmes.
Ces mêmes couches vues à 90° de la photo précédente montrent le pendage vers l'intérieur du lac (5).
Le Plan et le Besset vus de l'ancienne route (6).
Avec la complicité des enfants des écoles de Valbonnais, une tribu de Carcaris à pris possession du Besset, ils semblent très pacifiques mais restez vigilants car ils ont la réputation d'être chapardeurs !
Pour ceux qui veulent en savoir plus :
Site geol-alp, page "Nantes, Oris en Rattier, Roizon"
Thèse de Guy Montjuvent, pages 245 à 251
Pour les Carcaris et autres habitants de nos forêts : Eric Marchand, Mystérieux Carcaris, Mémoire d'Obiou N°2 et
Les Etres fantastiques de la Matheysine et de ses environs, Mémoire d'Obiou N°15.
Le PC des manoeuvres est installé sur le Plan.
Manoeuvres "Alpes 66" et "Alpes 67"
Alpes 66 : "face à la conception classique d'un conflit nous étudions une guerre dissymétrique"
Alpes 67 : "Comment une troupe peut-elle survivre en montagne"
Ces manoeuvres se déroulent sur plusieurs départements. C'est à Siévoz, sur le Plan qu'est positionné le PC des manoeuvres.
En ce qui concerne Siévoz, où, en 1966, Charles de Gaulle, président de la république, a assisté à une phase des manoeuvres
"Alpes 66" en compagnie de Pierre Messmer, ministre des armées, du général Ailleret, chef d'état-major des armées et d'une
trentaine de généraux des trois armées,
on retient une anecdote, peu représentative de ce qui se passait ailleurs sur le terrain des manoeuvres :
La halte de Siévoz fut longue puisqu'elle fut celle du déjeuner pris sous la tente dans une prairie
voisine.
Autour du général de Gaulle, on comptait une cinquantaine d'invités. Au menu : gratin de queues d'écrevisses,
noix de veau, morilles à la crème, asperges, fromages, glace aux fraises, Côtes-du-Rhône blanc 64,
Côtes-du-Rhône rouge 61, Champagne.
A 14h40 le Président et sa suite quittaient Siévoz pour la Chalp, sur la route du Col d'Ornon, à la limite de la neige.
L'Ecole de Haute Montagne avait mis au point une démonstration d'escalade...
( Le Dauphiné Libéré).
Un grand merci à Arlette Bernardini, Colette Vial et Guillaume Benoist.