Itinéraire
Cette sortie est la continuation de la précédente et peut être combinée avec elle.
Nous la décrivons, en boucle à partir des Merlins, pour donner un exemple de la diversité des itinéraires. Le point
de contact entre les deux balades est le point 5 décrit précédemment, au carrefour au-dessus des Treize Bises.
On parcourt la crête de Pierre Plantée et Tête de Chame-Rousse. On peut aller au point 8, le chevauchement de Senépi,
en aller et retour à partir du pied du Serre de l'Horizon, puis on
rejoint hors sentier le poteau indicateur de Pré-Rond (9) où un sentier nous ramène au parking.
Tout le secteur est très tectonisé. Principalement il y a un réseau de failles de direction nord-sud comme
l'accident médian de Belledonne dont elles dérivent. Elles datent au moins du Jurassique au moment des blocs
basculés. Ce sont des failles extensives qui ont ensuite subi le plissement alpin.
Ces failles ne se voient pas dans le paysage mais on leur doit l'aspect en gradins des terrains entre Senépi
et la partie basse et plane du plateau.
Nous avons, à partir de l'Ouest :
- Le chevauchement du Senépi, qui va de Mayres au Col de Senépi et à l'ouest
de Treffort et qui marque la fin du calcaire de Laffrey, remplacé par le Lias épais.
- La faille de Pierre Plantée (ex faille Lory ou aussi faille de Touage), qui va du pied est de Pierre
Plantée vers Touage de l'autre côté du Drac.
- La faille de Prunières.
Les mineurs qui connaissaient bien ces failles en profondeur dans le secteur du Villaret
en citeraient plus (comme on peut le
voir sur le croquis d'une publication de Jean Haudour et Jean Sarrot-Reynauld) et ils citeraient aussi
le réseau de failles de direction perpendiculaire aux précédentes.
Sur le replat de Pierre Plantée au col de Bramefarine (point 6) on observe de nombreuses fractures ouvertes, les eaux de ruissellement
s'infiltrent dans les diaclases du calcaire de Laffrey et dissolvent les gypses du Trias, bien qu'en faible épaisseur, ce qui
provoque la destabilisation des strates de calcaire.
Phénomène identique aux Merlins et à la combe de Prunières, mais ici nous sommes loin des activités minières, on ne peut donc
pas accuser l'influence des ébranlements des tirs de mine.
En examinant les photos aériennes prises lors de missions de 1948 à 1952, on a constaté une augmentation des failles et de leur
importance, notamment depuis le printemps de l'année 1961.
Photo de gauche en direction de Pierre Plantée, photo de droite en direction de Tête de Chame-Rousse
Plus loin en passant de l'autre côté de la crête (point 7 près de la ligne électrique) on a une autre manifestation du phénomène,
glissements de terrain, fauchages des bancs de calcaire, chaos...
Une grande faille traverse le flanc est de Senépi, anciennement faille de Mayres, aujourd'hui
chevauchement de Senépi qui va de Mayres au Col de Senépi puis au-dessus de Treffort.
La compression alpine a fait chevaucher la partie ouest, partie basse au momment des blocs basculés donc constitué
de Lias épais relativement argileux, avec la partie haute du bloc recouvert de calcaire de Laffrey et d'Aalénien.
Cette faille ne se voit pas du tout dans le paysage, de nombreuse érosions glaciaires ont lissé le paysage
et les éboulements cachent le passage d'une stratigraphie à l'autre.
Le chevauchement s'est fait, comme souvent, à partir de la couche plus meuble du Trias. Comme le montrent
les photos ci-dessous, on peut voir (au point 8) un petit affleurement de Trias avec des cargneules et des
spilites.
Vue prise sur le flanc du Serre de l'Horizon. On voit le sommet de Senépi et le chemin qui y mène.
La croix jaune indique l'endroit du chemin où l'on devine le chevauchement.
Un zoom autour de la croix de la photo précédente.
Sur le chemin au niveau du point 8 on trouve des cargneules et des spilites.
Au niveau du chevauchement.
Un bloc de cargneule.
Un bloc de spilite.
A Pré Rond (point 9) sur la partie plane, l'oeil est attiré par quelques concentrations de blocs de même origine (ici du
calcaire de Laffrey), de dimensions équivalente, en faible épaisseur uniforme.
Voici l'explication qu'en donne Claude Beaudevin :
Ce que nous appelons « pseudo-clapiers » sont de petits champs de pierres qui, à grande distance, peuvent être confondus avec les clapiers paysans, Cette ressemblance disparaît toutefois si l'on s'en approche. Ce type de modelé, peu fréquent, se rencontre sur des sols peu ou moyennement inclinés, mais ils sont à chaque fois en nombre suffisant pour que l'on ne puisse considérer qu'il s'agit de cas exceptionnels. Par ailleurs, ils se situent sur des terrains pauvres et à des altitudes telles que l'action de la main humaine ne nous semble pas pouvoir être envisagée.
Ils se présentent sous forme de petites étendues de pierres étalées sur le sol, comme un dallage comportant une seule couche d'éléments. Ils sont plans, parfois à peu près circulaires, d'autres fois allongés et mesurent de deux à cinq mètres, Il nous semble que ces « pseudo-clapiers » doivent résulter de l'action du gel sur des blocs beaucoup plus importants, qui ont été ainsi débités en fragments, ultérieurement étalés sur le sol par la gélifluxion.
Deux exemples de ces pseudo-clapiers de Pré Rond qui correspondent parfaitement à cette description
L'Alpage du Senépi est le plus grand alpage
organisé en France. De juin à d'octobre, près de 900 génisses restent en liberté sur ce site protégé.
L'eau nécessaire à ce bétail est remontée par pompage dans des citernes.
Il est préférable et plus confortable d'arpenter ce secteur en mai et juin, d'autant plus qu'à
cette période il y a une multitude de fleurs.
Pour ceux qui veulent en savoir plus :
MORET L., HAUDOUR Jean, SARROT-REYNAULD Jean, Contribution à la recherche del'origine des dégâts de surface dans la région
du dôme de la Mure (Isère), 1962
Pages Le Sénépy, lac de retenue de Monteynard et
Les Signaraux, Pierre Plantée
de Geol-alp